Mathéo Salot et l’ODD4
L’ODD4 vise à garantir à chacun l’accès à une éducation de qualité, dans l’enfance et l’adolescence mais également tout au long de la vie. Cette disposition est interconnectée avec l’ensemble des autres Objectifs de Développement Durable de l’Agenda 2030. En effet, une éducation efficace permettant le fonctionnement de l’ascenseur social contribue à la réduction de la pauvreté, à l’établissement de la démocratie, à l’épanouissement personnel et à la stimulation de l’innovation (y compris pour atteindre les objectifs environnementaux qui demandent souvent des mesures disruptives, qui naissent de l’intelligence collective).
Peux-tu te présenter et expliquer ton choix de t’engager en faveur de l’ODD4
Je m’appelle Mathéo Salot, j’ai 17 ans et je suis actuellement en Terminale générale au lycée du Forez à Feurs dans la Loire. Je suis engagé dans mon lycée en temps que vice-président du Conseil à la Vie Lycéenne,
éco-délégué et également élu au Conseil Académique à la vie lycéenne de l’Académie de Lyon. Je suis par ailleurs membre fondateur du collectif des Citoyens de l’Anneau qui œuvre pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable.
Depuis le collège, je me suis attaché à la préservation de l’environnement dans mon établissement. Nous avons par exemple créé avec des amis un Conseil éco-citoyen. Il s’agit d’un espace de discussion réunissant l’ensemble des usagers de l’établissement avec la direction et des partenaires extérieurs pour mettre en place des actions en faveur du Développement durable et l’élection d’éco-délégués dans l’ensemble des classes.
Travail pour intégrer le tri sélectif à la cantine en partenariat avec notre société de restauration ou bien encore collecte du matériel d’écriture et du papier dans les classes pour recyclage… nous avons mené de nombreux projets à leur terme.
Outre ceci, nous avons également participé à l’élaboration du PCAET (Plan Climat Air Énergie Territorial) de la Communauté de Communes de Forez-Est à leur invitation. Le PCAET est un document stratégique rendu obligatoire à la réalisation pour les intercommunalités de plus de 20 000 habitants par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015. Il s’agit de la déclinaison territoriale des accords de Paris sur le climat.
Nous avons notamment eu l’occasion d’y défendre des propositions sur la méthanisation ou bien encore sur les jalons de l’évaluation des politiques publiques dont certaines ont été reprises. Voici un lien vers le site de la communauté de communes à propos du PCAET , le Plan Climat Energie Territorial pour en savoir davantage
Entré au lycée, j’ai souhaité poursuivre cet engagement pour le Développement Durable avec l’objectif de concilier fonctionnement efficace du service et nécessité de poursuivre la transition écologique de l’établissement. J’ai défendu à nouveau le création d’un Conseil éco-citoyen dans les instances du lycée et obtenu sa création pour donner un cadre à l’action des éco-délégués, créés en 2019 par le ministère de l’Education Nationale (dont la fonction est définie par la circulaire 2019-121)
Il est aujourd’hui complètement opérationnel après un an d’une existence mouvementée en raison de la crise sanitaire. Nous avons eu l’occasion de mener des projets concrets en faveur du Développement Durable au lycée comme des plantations d’arbres en extérieur.
La mise en place de nichoirs en partenariat avec la LPO, l’intégration plus large de l’Education au Développement Durable dans les enseignements, une des cibles de l’ODD4, l’obtention du label lycée éco-responsable ou bien encore la mise en place d’un « 1,2,3 je ne gaspille pas » à la cantine.
En tant que Conseiller académique à la vie lycéenne de l’Academie de Lyon, j’agis également pour la création d’un « kit du Conseil éco-citoyen » à destination de l’ensemble des établissements scolaires afin de les aider à entrer dans une démarche éco-responsable avec les Conseils éco-citoyen comme porte d’entrée.
Quelqu’un ou quelque chose t’inspire-t-il par son action en faveur de l’ODD4 ( Personnalité, organisation, association, collectif, entreprise, Etat) ?
D’une manière générale, je suis toujours impressionné par le dynamisme de ma génération sur la question du Développement Durable. Membres de collectifs, d’associations ou de programmes comme ceux de l’UNICEF et de l’UNESCO en faveur de l’ODD4 ou non, les adolescents et jeunes adultes sont un vivier d’idées et une force d’action inépuisable pour atteindre les Objectifs de Développement Durable.
Comment perçois-tu le chemin pour atteindre l’ODD4 ?
Il est indéniable que le chemin est encore long pour atteindre l’ODD4. Les objectifs sont ambitieux et le temps file.
Néanmoins, l’émergence de nombreuses initiatives positives est de nature à nous encourager à poursuivre le chemin. Les jeunes générations sont de plus en plus sensibilisées et engagées pour le Développement Durable et entraînent bien souvent leurs aînés dans cette démarche, ce qui est positif. Néanmoins, un grand déficit d’information se faire sentir par rapport à l’Agenda 2030. Un travail de communication à grande échelle doit voir le jour pour que les citoyens s’approprient les ODD. Cela me semble indispensable à leur réalisation.
De plus, pour atteindre concrètement les objectifs de l’ODD 4 et de l’ensemble des autres ODD, je suis convaincu qu’il nous faut agir sur trois fronts : l’échelle individuelle et locale, l’échelle nationale et enfin l’échelle internationale. La combinaison des initiatives de grande ampleur et de la « part du colibri », de chacun, sont la clé pour une action puissante, efficace et pérenne. De plus, à l’heure où l’on remarque un désengagement civique marqué dans nos démocraties occidentales, il est également indispensable que chacun retrouve la voie de la politique pour faire valoir ses idées en faveur du Développement durable avec pragmatisme.
En effet, d’une façon générale, il faut aussi garder en tête que le Développement Durable est et sera encore une affaire de compromis. Il ne faut laisser personne au bord de la route et donc promouvoir un développement « inclusif », dans le meilleur sens de ce terme.
Le duo interdire/innover ne fonctionne que si les citoyens et les entreprises sont accompagnés dans leur transition écologique, pour l’achat d’un nouveau véhicule plus vert, pour rénover leur logement qualifié de « passoire thermique » ou bien encore pour moderniser une chaîne de production trop polluante par exemple. Je suis convaincu que nous atteindrons l’ODD4 et tous les autres, grâce à une approche pragmatique, avec l’engagement de tous les citoyens et non à coup d’incantations démagogiques.
De nombreux progrès avaient été réalisés pour l’ODD4 de 2000 à 2015 au travers des objectifs EPT Éducation Pour Tous , mais ils n’ont pas pour autant été réalisés.
Il est de notre devoir de continuer à nous dépasser collectivement, à inventer de nouvelles solutions et à persévérer pour atteindre nos objectifs pour 2030 en termes d’éducation mais aussi dans les 16 autres domaines interdépendants couverts.
Retrouvez Mathéo Salot sur les réseaux sociaux
À propos de l’auteur
Élu au Conseil académique à la vie lycéenne – Vice-président du Conseil des délégués pour la Vie Lycéenne (CVL) qui débat des questions sur le travail scolaire et les conditions de vie des élèves dans les lycées.