Mathéo Baptiste et l’ODD4

L’ODD4 traite la question de l’égal et décent accès à une éducation de qualité. Il prévoit que chaque enfant sur notre planète, puisse accéder à un enseignement primaire et secondaire et ce, de manière entièrement gratuite.
Aujourd’hui, si l’on regarde le rapport de l’ISU, l’Institut des Statistiques de l’UNESCO, environ 60 % des jeunes ayant entre 15 et 17 ans, ne sont pas scolarisés dans le monde. Je suis de cette génération, vous l’êtes peut-être tout autant, à avoir toujours entendu parler de l’inégal accès à l’école en Afrique notamment. Mais concrètement, après tant d’années, même si on estime aujourd’hui qu’il y a deux fois moins de pauvres dans le monde, la réalité est toujours là, les manuels de géographie n’ont que peu changé. Nous pouvons, tout de même, nous réjouir des actions humanitaires mises en place, des actions de certains États dont bénéficient les nouvelles écoles et professeurs.
Mon engagement pour l’ODD4 n’atteint pas encore cette assistance envers les pays et régions ayant besoin de cette éducation si précieuse. Toutefois, dans mon ancien lycée, j’ai pu former un certain nombre de camarades sur les Objectifs de Développement Durable, les bonnes pratiques pour respecter notre planète, mais également respecter autrui avec la thématique du harcèlement scolaire puisque c’est aussi cela l’éducation, elle doit répondre aux enjeux contemporains pour mieux préparer l’avenir.
« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. »
Nelson Mandela (1918 – 2013)
L’ODD4, mon action à mon échelle
Sur le continent européen, plus particulièrement en France, la question de l’accès à une éducation digne de son nom n’est pas aussi importante qu’en Afrique. Les enseignements qu’on y donne, sont eux, une réelle source de débats. C’est ce pourquoi, je m’engage sur cet objectif, qui concerne chaque personne à différentes échelles.
Le développement durable, l’écologie, autant de termes à caractères, si vaste, pourtant si nécessaire de connaître. C’est tout l’objet de mon engagement. Au travers des “éco-délégués” notamment, un dispositif nouveau du Ministère de l’Éducation Nationale. C’est ainsi, que j’ai engagé mon lycée, avec d’autres, dans une démarche responsable avec les élèves et les personnels.

Grâce à cette instance lycéenne, j’ai ouvert les yeux sur ce que signifiait l’urgence climatique, le réchauffement de la planète, le recyclage, l’énergie renouvelable. Mieux connaître, mieux apprendre, pour mieux appréhender et ainsi, mieux agir.
Ma génération fait partie de celle à l’initiative de nombreuses mobilisations records, pour demander aux gouvernements du monde entier une réelle mobilisation et un changement profond de nos sociétés pour nous et les générations futures. Pour cela, il faut préparer chaque génération et chaque individu à changer lui-même ses propres habitudes pour s’accommoder son futur.

C’est au travers d’une plus basique sensibilisation renforcée dans toutes les classes, que j’ai pu informer mes camarades, ici une classe de seconde, sur le respect et l’importance du recyclage avec l’installation des poubelles de tri étant une initiative des élèves éco-délégués. À ce sujet, ce passage dans les classes a permis de détailler le rôle de l’élu lycéen résultant quelques jours après sur les élections des élèves ambassadeurs. C’est au total, une vingtaine d’élèves engagés et pleinement informés de leurs rôles qui ont formé l’assemblée. Ce sont ces mêmes élèves qui vont ensuite, sensibiliser à leurs tours, leurs camarades sur différentes thématiques à l’issue de réunions et/ou projets. Nous sommes pleinement dans cette éducation d’avenir.

Durant deux années dans l’instance lycéenne, de nombreux supports ont été réalisés, essentiellement vidéos, à destination de tout public.
C’est notamment une vidéo relatant des évènements liés au réchauffement climatique que l’on peut d’ores et déjà apercevoir et la réponse qu’apportent les élèves au travers de projets, qui a été créé. De nombreux autres supports ont vu le jour par l’intermédiaire du compte Instagram.
C’est donc une sensibilisation accessible à tous, sur différents formats et supports pour permettre, à tous, d’être informé et éduqué à la démarche écoresponsable.

En dehors de l’aspect scolaire, mon engagement dans le collectif des Citoyens de l’Anneau m’a amené avec d’autres de ce comité, à rencontrer et échanger par visioconférence avec la députée Jennifer De Temmerman sur le renforcement du rôle de l’éco-délégué ainsi que le principe du Développement Durable et ses 17 Objectifs a impérativement intégrer dans l’éducation. C’est aussi ça, être engagé pour une éducation de qualité : savoir participer, avec nos institutions, à ancrer concrètement de nouvelles pratiques.
Quelles actions et par quels moyens agir pour l’ODD4 ?
Étant donné que la thématique est orientée sur un sujet précis, on pourrait croire, au premier abord, que tout le monde ne peut pas s’en saisir. C’est tout l’inverse, chacun à son rôle à jouer pour le développer.
L’UNICEF, a lancé un vaste programme notamment au Niger, pour scolariser le maximum d’enfants, mais surtout, accompagner les filles pour leur permettre d’accéder à une éducation.
Avec APODD, l’Agence pour la Promotion des Objectifs de Développement Durable, présidée par Razak Oba, citoyen de l’anneau, des citoyens africains et français sont sensibilisés aux ODD (Objectifs de Développement Durable) et notamment les plus jeunes. De nombreuses actions de sensibilisation ont déjà eu lieu au Bénin auprès des plus jeunes.
J’ai, par ailleurs, pu collaborer avec l’agence et d’autres partenaires, pour mener une première mondiale avec les éco-délégués. Engager un échange par visioconférence sur les 17 objectifs entre les engagés de France et les Ambassadeurs Climat et Écolo (ACE) du Bénin. Émotion que de voir le projet que je co-entreprends depuis plusieurs mois se réaliser avec une équipe incroyablement engagée. Chacun des 13 adolescents ont pu s’ouvrir aux perspectives durables, s’éduquer, apprendre et agir au travers de projets avec les 17 propositions des l’ONU. Une action internationale avec deux pays dans deux situations différentes, donnant un aspect plus intéressant encore à l’échange.


Il y a tant d’associations, d’ONG, d’organisations qui sont pleinement engagées pour l’accès à l’éducation. Il faut soutenir ces comités, il faut continuer à solliciter les instances ayant un rôle à jouer dans l’accès aux écoles. Sans matériel, pas d’écoles, il faut également soutenir et prendre part aux collectes de livres, manuels et tout ce qui est utile mais nécessaire pour le bon apprentissage des élèves. Tellement de choses encore à faire, mais chacun est concerné. Certains me diront que ma vision est utopique, personnellement, j’y crois réellement. Chacun peut agir à n’importe quelle échelle.
L’éducation, c’est l’affaire de tous.
Quelles perspectives pour l’ODD4 ?

L’éducation ne s’arrête pas aux portes de l’école. Contrairement à ce que pense nombre de personnes, on apprend à chaque instant, dans toutes les instances que ce soit au travers de liens familiaux, par la culture ou par la société pour ne citer que ces exemples.
Le Ministère de l’Éducation Nationale Français travaille depuis quelques années sur l’idée de “L’Éducation au Développement Durable” (EDD) et pour moi, c’est un formidable principe qui permet, dans différents enseignements, d’éduquer à la démarche durable. Concrètement, aujourd’hui dans l’hexagone, la réelle question n’est plus celle de l’égal accès à l’enseignement, mais celle d’assurer une éducation environnementale et sociale.

En France, l’accès à l’éducation pour tous, de manière gratuite et laïque “est un devoir d’État” ainsi que la priorité nationale si l’on se réfère à l’article L‑111 – 1 du code de l’éducation et à la Constitution. C’est ici, un droit fondamental. La question est aujourd’hui d’éduquer aux enjeux de demain avec l’objectif 2030. Les Objectifs de Développement Durable encore trop peu connu peuvent être des piliers de l’éducation en France englobant les grandes thématiques pour le Monde de demain.
L’Érythrée, pays d’Afrique de l’Est connaît un des taux les plus élevés d’élèves mineurs non scolarisés. On estime que 27,7 % des jeunes érythréens ne fréquentent pas l’école ; sur environ 2,8 millions d’enfants que compte le pays, 640 300 jeunes ne sont pas scolarisés, c’est colossal !
L’enjeu de ces pays est d’autant plus conséquent, puisqu’ils doivent s’adapter aux enjeux nouveaux et s’intégrer à la mondialisation tout en scolarisant les enfants.

Au-delà de mon militantisme pour l’ODD13 et mon engagement personnel pour l’ODD12, l’ODD4 me concerne particulièrement car je suis jeune et poursuis mes études pour quelques années encore. Au travers de mon activisme et la sensibilisation qui en découle, j’ai visualisé l’urgence présente et l’enjeu qu’elle représente. J’appréhende notre avenir, c’est ce pourquoi, je m’engage et je veux voir changer notre façon d’éduquer les jeunes sur notre planète pour que chacune et chacun puissent pleinement jouir de ses droits et que chacune et chacun aient les outils et la connaissance nécessaire pour agir dans son futur. J’y veillerai personnellement 😊
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À propos de l’auteur
Mathéo est un étudiant et activiste, pour qui notamment, l’accès à l’éducation permet de répondre aux enjeux pour construire le monde plus respectueux de demain.