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Patricia Gruson et l’ODD15

Patricia Gruson, citoyenne actrice de l’ODD15

J’ai choisi de m’engager en faveur des ODD et j’ai par­ti­cu­liè­re­ment à cœur d’agir en faveur de l’ODD15 qui concerne la vie ter­restre et sa biodiversité.

Depuis mon enfance, j’ai cette envie de nature que je tiens vrai­sem­bla­ble­ment de mon père, qui dès mon plus jeune âge, m’a laissé jar­di­ner un coin du jar­din, iden­ti­fiait avec moi les pousses de plantes et d’arbres qui ger­maient spon­ta­né­ment et recon­nais­sait tous les oiseaux qui occu­paient le jar­din pour le gite et le couvert. 

Mon envie de nature est deve­nue plus forte au fur et à mesure que la situa­tion se dégra­dait et que la perte de bio­di­ver­sité s’accélérait. Les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la bio­di­ver­sité (la des­truc­tion et la frag­men­ta­tion d’espaces natu­rels, la pol­lu­tion et la sur­ex­ploi­ta­tion, l’introduction d’espèces exo­tiques, le réchauf­fe­ment cli­ma­tique) sont inquié­tantes, mais rien n’est irréversible. 

Pour pré­ser­ver la bio­di­ver­sité, il est encore temps d’agir et de contrer ce qu’on qua­li­fie aujourd’hui de 6ème extinc­tion de masse dont sont res­pon­sables les acti­vi­tés humaines. N’oublions pas que 40 % de l’économie mon­diale repose sur des ser­vices gra­tuits ren­dus par la nature (pol­li­ni­sa­tion, fil­tra­tion air et eau, pro­tec­tion contre la cha­leur et les inon­da­tions…), et 60 % de la bio­di­ver­sité qui porte ces ser­vices éco­lo­giques est aujourd’­hui menacée.

Nous por­tons donc une res­pon­sa­bi­lité forte et cette res­pon­sa­bi­lité doit nous conduire à répa­rer en deve­nant tous, des États aux citoyens, cha­cun à notre échelle, acteur du renou­veau de la bio­di­ver­sité. La nature dis­pose d’une rési­lience extra­or­di­naire et très rapi­de­ment, si on choi­sit de coha­bi­ter avec elle, elle va s’épanouir à nou­veau et de nou­veaux éco­sys­tèmes vont se créer.

Comment j’agis à mon échelle pour l’ODD15

Aujourd’hui, à mon échelle de citoyenne, je m’attache à recréer de la bio­di­ver­sité dans mon jardin. 

Je pra­tique le slow gar­de­ning, j’ai végé­ta­lisé plu­sieurs de mes toi­tures, j’ai ins­tallé des ruches éco­lo­giques et des nichoirs dans mon jar­din. Je pra­tique aussi à petite échelle la per­ma­cul­ture et je me lance cette année dans la créa­tion d’une forêt comestible.

J’agis avec les habi­tants de mon quar­tier et nous sommes fédé­rés en une asso­cia­tion de quar­tier et nous par­ta­geons nos expé­riences, des graines de fleurs, fruits et herbes aro­ma­tiques, des bou­tures et, pour par­faire la convi­via­lité des repas liés à la récolte de nos jardins

Biodiversité citoyenne : l’ODD15 est à la portée de tous

On ima­gine sou­vent qu’on peut dif­fi­ci­le­ment agir indi­vi­duel­le­ment face à des situa­tions glo­bales qui semblent catas­tro­phiques : 6ème extinc­tion de masse, 30 % des insectes sont mena­cés d’extinction…

Mais pour stop­per cette perte de bio­di­ver­sité et re-natu­rer nos ter­ri­toires et res­tau­rer la bio­di­ver­sité, toutes les par­ties pre­nantes ont un rôle à jouer quelque soit l’échelon aux­quelles elles se situent : niveau mon­dial, niveau ter­ri­to­rial (natio­nal jusqu’à local). A ce titre, les citoyens ont aussi le pou­voir de faire chan­ger les choses.

Le préa­lable pour pro­té­ger la nature et pré­ser­ver sa bio­di­ver­sité, est d’apprendre à la connaître puis à l’aimer. Pour la connaître, c’est simple, il suf­fit de lui redon­ner un peu de place chez soi (pour débu­ter une petite place suf­fit dans votre jar­din ou sur votre bal­con) et elle se fera un plai­sir de s’épanouir sous vos yeux en vous offrant flore et petite faune tout en cou­leurs, sen­teurs et harmonie. 

Voici quelques pistes que cha­cun peut emprun­ter, des pistes simples et qui vous appor­te­ront rapi­de­ment le plai­sir d’être contri­bu­teur ou contri­bu­trice d’une nou­velle façon d’appréhender le vivant et la nature.

Créer des micro-oasis de biodiversité dans votre jardin

Pratiquez le slow gardening et lâcher prise au profit de la nature

Vous êtes pressé par le temps, sur­booké, et la tonte du gazon devient une cor­vée. Restez zen et adop­ter le slow gar­de­ning, en lais­sant une par­tie de votre pelouse non ton­due. Pour peu que lui en lui lais­siez l’occasion, la nature reprend vite ses droits et vous devien­drez un obser­va­teur admi­ra­tif de la vie et des nou­veaux équi­libres qui se créent.

Pas besoin d’acheter des graines de prai­ries fleu­ries, la nature sait faire seule. Vous serez sur­pris de voir naître sous vos yeux des espaces moins « ordon­nés » mais plus « natu­rels » dans les­quels vont pous­ser spon­ta­né­ment des plantes qui vien­dront embel­lir cet espace de jar­din laissé au natu­rel : camo­mille géante, achil­lée mil­le­feuille, bour­rache, ori­gan sau­vage ou la mer­veilleuse car­dère sou­vent arra­chée parce que consi­dé­rée comme un char­don dont il faut se débarrasser(alors qu’elle offre le gite et le cou­vert aux oiseaux) et même des orchi­dées telles que Ophrys abeille (api­fera) ou épi­pac­tis helleborine. 

Qui sait ? Peut-être sont-elles là depuis des années mais vous les empê­chiez de fleu­rir en ton­dant trop régulièrement.

Toujours est-il qu’en lais­sant la nature reprendre ses droits dans une par­tie de votre jar­din, en espa­çant lar­ge­ment la taille de vos haies pour offrir le gite et le cou­vert aux oiseaux, vous allez enclen­cher un cercle ver­tueux. Les plantes fleu­ries locales vont atti­rer des insectes pol­li­ni­sa­teurs ou autres insectes (abeilles, syrphes, coléo­ptères, libel­lules, papillons…). Les insectes pré­sents vont atti­rer des pré­da­teurs (n’oublions pas que les insectes sont les pre­miers maillons de la chaine ali­men­taire) tels que des oiseaux, des lézards ou des chauve-sou­ris que vous pour­rez aper­ce­voir à la nuit tombée. 

Envie d’en savoir plus sur le slow gardening ?

Voilà com­ment en quelques mois, vous pou­vez créer sur une par­celle de votre jar­din un mini oasis de bio­di­ver­sité. Mais ne vous arrê­tez pas en si bon chemin…

Restez dans la boucle et continuez d’être acteur du cercle vertueux que vous avez enclenché

Maintenant que vous avez enclen­ché la mise en place de mini-aires de bio­di­ver­sité, libre à vous alors d’aller ensuite plus loin et d’offrir, en plus du cou­vert, un gite aux oiseaux (les mésanges sont des hôtes très faciles) et aux chauve-sou­ris en fixant des nichoirs à l’abri de l’atteinte des chats dans les arbres. 

Vous pou­vez aussi implan­ter des hôtels à insectes pour per­mettre aux coc­ci­nelles, bour­dons et autres insectes d’avoir un abri pour l’hiver ou mettre en place un abri hiver­nal pour le héris­son. Pour les plus pas­sion­nés de l’observation de leur jar­din, vous pou­vez aussi implan­ter une ruche sans pour autant deve­nir api­cul­teur. Il existe des ruches éco­lo­giques de type kenyane qui ne sont pas des ruches productives. 

Retenez que la mono­cul­ture (jar­din com­plè­te­ment enga­zonné, haies consti­tuées d’une seule espèces…) et la taille trop régu­lière sont néfastes à la bio­di­ver­sité. Alors, exit la mono­to­nie et vive les haies libres et colo­rées grâce à leur feuillage ou leurs fruits !

Ne détrui­sez pas sans connaître des plantes qui poussent spon­ta­né­ment dans une impasse ou en milieu urbain. La plu­part des plantes ont un rôle à jouer dans un éco­sys­tème.

Allez plus loin pour l’ODD15 en étendant cette aire de biodiversité à l’échelle de votre quartier

Maintenant que vous êtes un obser­va­teur assidu de votre jar­din et de ses hôtes, il ne vous reste plus qu’à convaincre vos voi­sins de faire de même et d’élargir l’aire de bio­di­ver­sité citoyenne créée. Une bonne intro­duc­tion en matière est de leur offrir des graines des plantes locales et sou­vent mel­li­fères qui ont poussé chez vous. 

Des réseaux édu­ca­tifs existent aussi tels que le Groupe de Diffusion d’Informations sur l’Environnement (G.D.I.E.) qui est une asso­cia­tion d’é­du­ca­tion à l’en­vi­ron­ne­ment et au déve­lop­pe­ment durable qui res­pon­sa­bi­lise les cita­dins de tous les âges vis à vis des réa­li­tés envi­ron­ne­men­tales en les ame­nant à mieux inter­pré­ter leur envi­ron­ne­ment proche.

Soyez contributeur des sciences participatives

Et si vous n’avez ni jar­din, ni bal­con ? Et bien vous pou­vez vous aussi aider à pré­ser­ver la bio­di­ver­sité en deve­nant obser­va­teur de la bio­di­ver­sité exis­tante dans votre quar­tier, dans le parc ou jar­din public avoi­si­nant. Vous pou­vez ainsi deve­nir citoyen contri­bu­teur des sciences par­ti­ci­pa­tives qui recensent les espèces pré­sentes loca­le­ment. Les sciences par­ti­ci­pa­tives per­mettent aux citoyens de par­ti­ci­per à l’étude scien­ti­fique de la bio­di­ver­sité grâce à des pro­to­coles simples et des outils péda­go­giques acces­sibles pour chaque programme. 

Les don­nées sont récol­tées par des ama­teurs volon­taires mais trai­tées ensuite par des spé­cia­listes. Quel inté­rêt à cela ? Le nombre impor­tant d’observations des citoyens contri­bu­teurs assure la robus­tesse des résul­tats. Sur le long terme, c’est l’évolution des effec­tifs qui consti­tue le prin­ci­pal objec­tif : quelles espèces aug­mentent, quelles espèces dimi­nuent. Mais un second objec­tif peut être de com­prendre les rela­tions entre pra­tique des jar­di­niers et la bio­di­ver­sité (exemple de l’OPJ, l’observatoire des papillons de jardin). 

Ces sui­vis par­ti­ci­pa­tifs font de vous des citoyens impli­qués et curieux de la nature qui les entoure. Observer, iden­ti­fier, com­prendre, et apprendre tout en s’amusant. Voici un bon moyen d’apprentissage et de par­tage ! Et au-delà de recon­naître les insectes, oiseaux ou autres ani­maux, il y aura le sen­ti­ment que vous, obser­va­teur de votre jar­din ou de votre envi­ron­ne­ment immé­diat, vous four­ni­rez des don­nées que nul autre ne pourra four­nir. Voici quelques sites de sui­vis par­ti­ci­pa­tifs aux­quels vous pou­vez contri­buer, afin de recenser :

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