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Alexis Vernier et l’ODD14

Alexis Vernier acteur de l’ODD14

Peux-tu te présenter et expliquer ton choix de t’engager en faveur de l’ODD14

J’ai grandi dans le Sud de la France, au bord de la mer. Il m’arrivait sou­vent de plon­ger à la décou­verte de la faune marine, dont les dif­fé­rentes espèces m’émerveillaient.

Plus tard, j’ai été orni­tho­logue ama­teur, j’aimais en par­ti­cu­lier obser­ver les oiseaux des zones humides au fil des sai­sons. Cela m’a fait prendre conscience que la faune est un lien entre tous les pays du monde : les canards et limi­coles que je vois en jan­vier sont nés en Scandinavie ou en Russie, alors qu’au même moment, les rivages d’Afrique accueillent les sternes qui nous reviennent au printemps.

J’ai ainsi res­senti une connexion par­ti­cu­lière avec la bio­di­ver­sité marine et aqua­tique de toute la pla­nète. J’ai d’autant plus envie de la pro­té­ger, notam­ment par le pou­voir d’émerveillement qu’elle apporte.

Source : Wikipédia Commons (cré­dits : Christian FERREREchasse Blanche)

Quelles initiatives t’inspirent par leur action en faveur de l’ODD14 ?

Tout d’abord, j’aime les nom­breuses ini­tia­tives qui montrent l’interconnexion de tout point de la pla­nète et de toute action avec les milieux aqua­tiques. Il est indi­qué « Ici com­mence la mer » sur les plaques d’égout de cer­taines villes, pour inci­ter à ne pas jeter ses déchets dans la rue.

Ensuite, je m’intéresse par­ti­cu­liè­re­ment aux mesures de pro­tec­tion, à petite ou grande échelle, en faveur de la faune et de leurs habi­tats. Elles portent sou­vent leurs fruits. Depuis que la chasse com­mer­ciale a cessé, plu­sieurs espèces de baleines ont qua­si­ment retrouvé les popu­la­tions qu’elles avaient il y a un siècle ou deux, avant l’essor des flottes balei­nières. De même, grâce à la pro­tec­tion dont ils jouissent, la Loutre et le Castor reviennent le long des rivières d’Europe, alors qu’ils étaient au bord de l’extinction il y a quelques dizaines d’années. Et dès lors qu’on leur laisse la tran­quillité néces­saire, les milieux aqua­tiques peuvent se régé­né­rer rapi­de­ment, comme le montrent les réserves marines qui ont été ins­ti­tuées dans de très nom­breux pays, y com­pris au « Sud ».

Engagé pour pro­mou­voir les ini­tia­tives posi­tives pour la faune.
Tous les mois, je publie une news­let­ter :
Objectif Refaunation

Faire bais­ser le son dans les océans, c’est pos­sible !
Si la pol­lu­tion sonore issue des bateaux, de la pros­pec­tion pétro­lière ou encore des éoliennes est deve­nue une pré­oc­cu­pa­tion pour la bio­di­ver­sité des océans, des solu­tions existent ! Par exemple en
car­to­gra­phiant les bruits sous-marins, et au moyen d’inventions comme des mem­branes rem­plies
d’air qui empêchent les bruits de chan­tiers (par exemple pour la construc­tion d’éoliennes) de se
pro­pa­ger sous l’eau, ou encore en rédui­sant la vitesse des navires (comme cela est déjà imposé dans
cer­taines régions du monde, comme dans le détroit cana­dien de Haro près de Vancouver).

Source Objectif REFAUNATION

ETATS-UNIS – Une sai­son très encou­ra­geante pour les Baleines franches atlan­tiques.
Dans de pré­cé­dents numé­ros d’Objectif Refaunation,
j’avais évo­qué des nou­velles encou­ra­geantes pour les nais­sances de Baleine franche atlan­tique, un
des céta­cés les plus rares et mena­cés au monde. 

Aujourd’hui que la sai­son de repro­duc­tion est finie,
on peut faire le bilan, et il est très bon : 17 balei­neaux sont nés dans la sai­son, soit le meilleur résul­tat des six der­nières années.

Source Objectif REFAUNATION N° 7

En retour, cette pro­tec­tion offre des ser­vices aux humains, par exemple en sécu­ri­sant les res­sources ali­men­taires issues de la pêche, ou bien en pro­té­geant le bord de mer contre les catas­trophes natu­relles (tem­pêtes, tsunamis…).

On pour­rait mul­ti­plier les exemples, mais là n’est pas le pro­pos. Ils sont autant de sym­boles fédé­ra­teurs, por­teurs de sens et d’espoir pour tous les pays et les peuples du monde.

A cet effet j’ai créé un blog dans lequel j’ai recensé un grand nombre d’avancées et réus­sites de la pro­tec­tion de la nature à tra­vers le monde, beau­coup d’entre elles concernent les milieux aqua­tiques et marins.

Vous pou­vez le consul­ter ici : http://larcheplanetaire.canalblog.com/

Ce blog est des­tiné au grand public, mais aussi à la com­mu­nauté édu­ca­tive (étu­diants, ensei­gnants) ainsi qu’aux « déci­deurs » pris au sens large, qui pour­ront y trou­ver idées et inspiration.

Evidemment la liste n’est pas exhaus­tive mais le sujet n’étant pas beau­coup traité dans les médias géné­ra­listes, il importe d’informer au maxi­mum sur ce sujet.

Source : Alexis Vernier

Le Lamantin ; les actions de pro­tec­tion menées en sa faveur, dans les Amériques et en Afrique, béné­fi­cient à cet ani­mal ainsi qu’à son habi­tat (les man­groves et eaux côtières) et, indi­rec­te­ment, aux res­sources et au cadre de vie des popu­la­tions humaines locales.

Comment perçois-tu le chemin pour atteindre l’ODD14 ?

Tout d’abord l’action indi­vi­duelle compte, par exemple les choix de consom­ma­tion (pri­vi­lé­gier du pois­son issu de la pêche locale ou éco-cer­ti­fié par exemple) ou ce que l’on fait de nos déchets (notam­ment en évi­tant de jeter du plas­tique sur la voie publique ou dans la nature). Les voyages et sor­ties peuvent aussi être une manière de décou­vrir la nature aqua­tique, y com­pris près de chez soi (visite de réserves orni­tho­lo­giques, sen­tiers sous-marins…).

Ensuite il faut s’informer sur les actions posi­tives, petites ou grandes, locales ou plus loin­taines, qui sont entre­prises pour pro­té­ger et res­tau­rer la bio­di­ver­sité des lacs, rivières et océans.

J’insiste sur ce point car si le flux d’informations sur ce thème a aug­menté de façon expo­nen­tielle dans les der­nières années, la tona­lité de beau­coup d’entre elles est assez pes­si­miste, ce qui génère à la fin un sen­ti­ment d’apathie et d’impuissance. Au contraire, connaître et faire connaître ce qui est entre­pris pour pro­té­ger la vie aqua­tique et marine donne de l’énergie pour pour­suivre le combat.

A Marseille, un pro­gramme de pro­tec­tion des fonds marins contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique.
Dans les Calanques de Marseille (voir aussi Objectif Refaunation n° 8, mai 2021), un pro­gramme
inno­vant vise à com­pen­ser les émis­sions de CO2 de cer­taines entre­prises en finan­çant la pro­tec­tion
des her­biers de posi­do­nies, un habi­tat sen­sible éco­lo­gi­que­ment, qui dis­pose aussi d’un fort pou­voir
de sto­ckage du car­bone.
Il est à signa­ler que les entre­prises sélec­tion­nées ont déjà mis en place des pro­grammes de réduc­tion
de leurs émis­sions de gaz à effet de serre.

Source : Objectif REFAUNATION Juin 21

Source : France Inter La Posidonie, bien que régle­men­tai­re­ment pro­té­gée, per­drait chaque année 1,5 % de sa sur­face. © Mathieu Imbert PNCAL

BELGIQUE – Un plan de « réen­sau­va­ge­ment » pour la rivière Scheldt
Si le réen­sau­va­ge­ment concerne sou­vent des régions sous-peu­plées ou peu déve­lop­pées du
conti­nent euro­péen, des espaces plus huma­ni­sés sont éga­le­ment concer­nés. Par exemple en
Belgique ce sont les abords de la rivière Scheldt qui seront rena­tu­rés : des cen­taines d’hectares de
marais et prai­ries humides et des dizaines de méandres vont être recréés, offrant un nou­vel habi­tat à
la faune (Butor étoilé, Râle des genêts, Castor, Loutre…) mais aussi une pro­tec­tion contre les
inon­da­tions et autres risques climatiques.

Source : Objectif REFAUNATION Juin 21

N’oublions pas l’éducation et l’art pour faire connaître et aimer les mondes aqua­tiques, et don­ner envie de les pro­té­ger. Et, pour le faire, quoi de mieux que les créa­tures qui les peuplent ?

Pour finir, une petite réflexion : si les océans sont à l’origine de la Vie sur notre pla­nète, ils ont aussi  ins­piré d’innombrables mythes, légendes et rêves d’aventure : d’Ulysse à Maui, de Sinbad à Magellan, de Melville à Jules Verne, toutes les civi­li­sa­tions y ont trouvé des héros et des explo­ra­teurs qui ont agrandi l’horizon du genre humain et fait corps avec le monde qui les entoure.

Contribuer à la pro­tec­tion de la Vie aqua­tique, c’est un peu pour­suivre leur saga mil­lé­naire, par­ti­ci­per à l’Odyssée de notre temps.

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Passionné d’or­ni­tho­lo­gie et de la pro­tec­tion de la faune sau­vage, Alexis nous emmène au tra­vers de news­let­ters men­suelles “Objectif REFAUNATION” sur le che­min de l’ac­tua­lité posi­tive des actions menées pour la nature.