Sandrine Louc et l’ODD13

Peux-tu te présenter et expliquer ton choix de t’engager en faveur de l’ODD13 ?
Me présenter ooops 😅 ! Les réseaux sociaux le font mieux que moi. 😊
J’ai choisi de m’engager pour l’ODD13 parce que lutter contre le dérèglement climatique c’est ouvrir la porte à la majorité des autres ODD. D’ailleurs, il aurait pu être le n°1. Mais gageons que le n°13 nous portera chance !
La prise de conscience du dérèglement climatique a été le point de bascule de la lutte mondiale pour la protection de la planète et la volonté de construire un monde plus durable.
On s’est alors rendu compte que les activités humaines n’avaient plus seulement des effets néfastes sur notre terre-mer mais aussi dans l’atmosphère (l’air !). Cette unique couverture partagée par tous les terriens. Cette gardienne de la biosphère sans qui aucun organisme n’existerait. Cette cheffe d’orchestre du Climat !
Vous l’aurez compris, m’engager pour l’ODD13 c’est donc aussi m’engager pour les autres ODD.
Comment faire autrement lorsque l’on choisit l’Éducation au Développement Durable comme activité professionnelle ?


En 1983 (4 ans après la 1ere conférence mondiale sur le Climat), l’ONU met en place la Commission mondiale sur l’environnement et le développement.
Elle publie 4 ans après « Notre avenir à tous » dit rapport Brundtland, le texte fondateur du Développement Durable.
Quelle organisation, association, collectif, entreprise, État, t’inspire par son action en faveur de l’ODD13 ?
Ho là là ! il y en a beaucoup… c’est d’ailleurs enthousiasmant et réjouissant de voir de plus en plus d’initiatives se créer en faveur de cette lutte.
Je n’en citerais que 2. Pardon à tous les autres. Si vous consultez mes réseaux vous aurez une chance de les découvrir 😉
Je pense d’abord à la Fresque du Climat, une association dont je suis d’ailleurs animatrice. Vous ne connaissez pas ?
Alors je vous engage à participer à un de leurs ateliers. Il y en a dans toute la France (et même dans le monde !) et beaucoup sont gratuits.
C’est un atelier ludique, collaboratif, qui invite à relier les causes et les effets du dérèglement climatique grâce à des cartes.
Les mécanismes du dérèglement climatique n’auront plus de secrets pour vous. Il permet aussi de se rendre compte à quel point tout est lié, qu’il s’agit d’une problématique systémique.


Ensuite, il y a la Fondation Tara et sa merveilleuse goélette. Ça c’est mon coup de cœur. Certainement parce que j’ai été scientifique et que l’eau est mon élément, mais aussi parce qu’outre la recherche scientifique sur les milieux marins, l’éducation fait également partie de leur mission : Explorer et partager.
J’ai eu la chance de visiter Tara il y a 2 ans alors qu’elle était amarrée à Marseille.
J’ai discuté avec une jeune doctorante en biologie passionnée qui m’a expliqué leurs expériences. Un beau moment de partage.
En décembre dernier Tara a appareillé pour une nouvelle expédition de 2 ans autour du monde !
Leur nouvelle quête : les microbiomes. Comprendre ces organismes microscopiques pour protéger notre avenir.
Allez je vous en mets un en photo. Il est pas beau ?
Je vous conseille leur podcast « un hublot sur l’Océan ». 18 min d’évasion avec la Fondation Tara Océan

Je rêve d’embarquer sur Tara …

Photo prise à l’exposition « Le grand orchestre des animaux » (2016, fondation Cartier).
L’installation « Plancton, aux origines du vivant » a été réalisée à partir de photographies de Christian Sardet, directeur de recherche au CNRS et un des initiateurs du projet Tara Océan.

Plus d’1 milliard de microorganismes vivent dans chaque litre d’eau de mer.
Plus de 60% des gènes microbiens présents dans l’Océan seraient encore méconnus.

Grâce au plancton, l’Océan absorbe 25% du CO2 émis par l’Homme.
50% de l’oxygène sur terre est produit par l’Océan et notamment par le plancton
Comment perçois-tu le chemin pour atteindre l’ODD13 ?
J’exprime ici mon point de vue uniquement sur la partie réduction des impacts anthropiques et non sur la partie adaptation aux dérèglements climatiques.
Aujourd’hui l’enjeu climatique est une évidence. Certes. Mais …
On nous assomme de scenarii apocalyptiques, étayés par force études, chiffres et actualités catastrophiques virales.
On exhorte les individus à changer leurs comportements au quotidien dans un contexte de crise économique, sociale et sanitaire tout aussi déprimant.
Comment convoquer les citoyens au changement de leur mode de vie dans un contexte social difficile si en plus on ne leur laisse entrevoir que contraintes et restrictions ? Comment DONNER ENVIE en tenant compte de la réalité de chacun ?
Là réside toute la problématique pour moi.
« Le pire n’est pas certain et l’imaginer réduit les possibles » écrivent la philosophe environnementale et l’ingénieur agronome-sociologue Catherine et Raphaël Larrère. Je vous recommande le bouquin en passant.
Les possibles existent. On voit poindre des solutions concrètes chaque jour et ce n’est que le début.
Les réseaux physiques (toute « communauté » humaine) et virtuels (réseaux sociaux) sont des outils puissants de viralité de ces solutions. A chacun de les rendre visible de façon opportune. Par « opportune » j’entends donner à voir à l’autre les solutions qui admettent ses contraintes objectives. Et là on touche à l’empathie que doit considérer … le Récit.
C’est par ce, ou plus objectivement, ces Récits qu’on donnera envie ou non.
Le chemin que j’entrevois : ÉDUQUER et IMAGINER !
Ce qui implique être scientifiques et créatifs. Sans relâche. Avec le sourire 😀
(oui je veux bien « 100 balles et 1 Mars » !… 😄 )

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À propos de l’auteur
Actrice de la sensibilisation à l’action climatique, Sandrine prend cette clef d’entrée pour s’engager dans sa mission d’Éducation au Développement Durable.