Campagne de salubrité déguisée et exposition de rue, l’action au contact des citoyens
Anas, bonjour, d’où nous parles-tu et comment a émergé ta conscience pour l’environnement ?

Je vous parle depuis le Bénin, plus précisément de la ville de Abomey-Calavi. Ma conscience pour l’environnement a émergé depuis le collège, et s’est accentuée en classe de terminale alors que je ne savais pas ce que c’était que l’écologie. Mes amis jetaient leurs déchets dans la cour de l’école et sur le chemin de la maison, je voyais des déchets un peu partout. Je me disais à l’époque “Mais pourquoi les gens polluent sans se poser de question ? Cette pollution peut avoir des conséquences sanitaires et un impact négatif sur l’esthétique du paysage.” Cette irresponsabilité vis-à-vis du cadre de vie m’a vraiment révolté !
Comment peut-on qualifier ton activisme citoyen ?
On peut qualifier mon activisme citoyen de créatif, constant, persévérant et passionné. Il provoque une profonde satisfaction de faire des choses bien, pour soi, pour nous, et pour les générations futures.
Quelle est ta priorité en terme d’action ?
L’information, l’éducation et la communication pour amener les personnes à être écoresponsables et donner l’envie d’agir pour l’environnement. J’ai d’ailleurs un surnom que je me suis attribué dans ce sens et qui est adopté par ma communauté : “le Ramasseur d’ordures”.
“Il faut déjà commencer par éviter la culture du jeter par terre”
Anas Séko
Il convient de régler ce problème là en priorité tout en mettant des poubelles de tri un peu partout. Mon ambition est d’apporter ma contribution en développant l’éducation à l’environnement au Bénin. Les gens doivent être éduqués, informés et prendre conscience avant de pouvoir changer leur comportement. S’ils ne savent pas, cela ne marchera pas.
Et donc une de tes idées pour contribuer à l’évolution des mentalités est de fêter ton anniversaire de manière particulière ?
Oui, je suis l’initiateur du concept “Mon anniversaire, ma patrie”.
Cette initiative encourage les gens à l’engagement citoyen en les amenant à réaliser une action environnementale ou sociale pour leur anniversaire.
De nombreuses campagnes sanitaires et sociales ont été organisées, pour les anniversaires.
Je présente “Mon anniversaire, ma patrie” sur mon blog
L’une de tes actions de sensibilisation consiste à déguiser des militants en professionnels tel, un médecin…
Nous avons organisé une campagne de salubrité déguisée au cours de laquelle avec les amis nous nous étions déguisés, en docteur, en élève, en personne âgée, en bureaucrate et moi j’étais conducteur de taxi moto.
Nous voulions montrer que la protection de l’environnement concerne absolument tout le monde, quelque soit la profession, la salubrité publique est le problème de tous.
On utilise les photos pour faire parler de notre initiative et on diffuse sur les réseaux sociaux pour sensibiliser un maximum de personnes en leur disant : “Attention ! Nous devons mieux gérer nos déchets pour améliorer la santé publique et la qualité de l’environnement “.


On utilise les photos pour faire parler de notre initiative et on diffuse sur les réseaux sociaux pour sensibiliser un maximum de personnes en leur disant : “Attention, ce que vous faites, ce n’est pas bon !”.



Comment a été perçue la campagne ?
Nous avons eu beaucoup de retours, sur les réseaux sociaux il y a des gens qui riaient, d’autres nous félicitaient et même un web média a partagé notre initiative. Il s’agit du média web Miodjou environnement à suivre sur Twitter

Quelle autre animation a été organisée pour sensibiliser la population ?
Je suis artiste photographe engagé et communicateur, j’ai compris que les discours ne suffisent plus, il faut rajouter l’imagination. Alors j’ai pris 02 bâtons et 10 mètres de cordes, et je suis allé avec mes amis m’installer au carrefour de mon quartier pour effectuer une exposition de rue.



Les photos sélectionnées, accrochées avec des pinces à linge, portaient sur les thèmes tels, le changement climatique, la mauvaise gestion des déchets, la pollution marine, l’éducation environnementale etc… Des centaines de personnes curieuses, sont venues regarder et poser des questions.






As-tu des anecdotes, des réactions qui t’amènent à penser que les gens sont réceptifs et que ce que vous faites sert à quelque chose ?
Les autorités sont réceptives quand nous arrivons à orienter le débat public. J’ai par exemple le cas des déchets à l’embarcadère de GANVIE, pour lequel l’action de communication et de lobbying a conduit à une forte réduction des déchets et une meilleure gestion par les autorités.
Les messages sur les réseaux sociaux ont un impact appréciable. En effet, je reçois souvent des messages d’internautes qui disent penser à moi à chaque fois qu’ils veulent jeter un déchet par terre, et ne le font plus.

Comment vois-tu la suite, comment les citoyens pourraient accomplir ton rêve ?
C’est de pouvoir aider au nettoyage des tas d’ordures du nord au sud, de l’est à l’ouest, avoir des poubelles dans leurs quartiers, et aider à la sensibilisation via le bouche à oreille.
Quel est ton prochain projet ?
Actuellement j’initie un mouvement de nettoyage des affichages sauvages. Elles provoquent une pollution visuelle et peuvent avoir un impact sur la qualité de l’environnement.

Une citation, une pensée, un espoir … ?
Ma plus grande satisfaction, c’est de faire quelque chose de bien pour l’environnement, pour nous et pour les générations futures.
La protection de l’environnement n’est pas une question de penchant ou de goûts personnels, mais plutôt une question de vitalité qui concerne absolument tout le monde, qu’il soit maçon, docteur… Tous doivent s’engager pour la protection de l’environnement.
Qu’attends-tu des lecteurs de cet article ?
Je leur demande de s’engager pour le bien-être collectif quelque soit le domaine, adhérer à une association dans leur ville et devenir acteurs du changement, car c’est ensemble, en pensant collectif que nous avancerons.
Si des béninois sont intéressés par un engagement bénévole, je leur proposerais de travailler ensemble.
Les Objectifs de Développement Durable te font penser à quoi, comment les vois-tu ?
Les objectifs du développement durable me font penser à des points capitaux sur lesquels il faut travailler pour garantir un monde meilleur pour nous et les générations futures.
C’est des objectifs bien pensés que chacun devra intérioriser, et mettre en place localement pour un impact global.

Retrouvez Anas Séko sur Facebook, à suivre…

Vous aussi, semez des graines durables 🌱 soyez des #MessagersODD 🌈 Utilisez le hashtag #MessagersODD dans vos tweets d’actions durables 🌈
Et pour commencer à contribuer ? 😍 Ce tweet 👇👇👇 serait à relayer 😉🙏
Retrouvez Anas Séko sur les réseaux sociaux :
À propos de l’auteur
Reporter C2A
Philippe, militant associatif de la première heure de la protection de la nature, porte un regard d’espoir sur la prise de conscience universelle que le temps de faire la paix avec la nature est devant notre porte.