Du nouveau à l’UICN : un « statut vert ».
Après la « Liste rouge des espèces menacées » le « Statut vert des espèces » un nouvel indicateur pour mesurer les efforts de rétablissement des espèces.
La « Liste rouge des espèces menacées », qui évalue le degré de menace sur les espèces animales et végétales, est désormais entrée dans le paysage médiatique et connue du plus grand nombre.
Si elle a pu alerter sur le danger de disparition concernant un grand nombre de ces espèces, elle présente le défaut majeur de ne pas rendre compte de l’effet utile des mesures de conservation qui ont pu sauver certaines d’entre elles, voire les aider à prospérer à nouveau.
Plus grave, elle peut laisser voir, auprès d’un public mal-informé, la disparition des espèces comme quelque chose d’inéluctable. Cette vision des choses est délétère car elle ne rend pas compte de l’effet utile de la conservation et donc de l’intérêt même de procéder à des mesures de protection.

Si cette idée était en préparation depuis quelques années, elle vient de franchir un cap décisif avec la publication d’une liste préliminaire du « statut vert » de 181 espèces.
Parmi celles-ci, figurent aussi bien le Condor de Californie, espèce sauvée in extremis de l’extinction par un programme de conservation intensif et encore rarissime de nos jours, que le Loup gris, dont les populations connaissent une reprise vigoureuse sur plusieurs continents, mais dont l’aire de répartition est encore loin de recouvrir son domaine historique.

Depuis quelques décennies les Loups gris ont reconquis une partie des pays et régions d’où ils avaient été éliminés autrefois. La photo représente des Loups gris de la sous-espèce ibérique, présente en Espagne et au Portugal (photo Juan José GONZALEZ VEGA).
Le Statut vert montre que les politiques de protection en faveur des espèces considérées ont eu des résultats positifs incontestables, et que leur poursuite pourrait conduire à une restauration notable de leurs populations dans toute leur aire de répartition historique, même pour des espèces encore très rares (par exemple le Condor de Californie).
L’optique de ce nouveau statut est de ne pas se limiter au risque d’extinction ni même au « sauvetage » d’une espèce donnée, mais d’englober dans une perspective plus vaste les gains procurés par les mesures de protection dans le passé et le présent et les perspectives de réhabilitation future.
Il s’agit de montrer comment aider les espèces à prospérer et à assurer leurs fonctions écologiques, et non simplement survivre.
Il s’agit aussi de quantifier et célébrer le succès de la conservation.
Cet outil fournira d’une part la preuve que la conservation fonctionne pour bon nombre d’espèces, d’autre part donnera l’impulsion et l’optimisme nécessaires pour progresser davantage, un facteur souvent omis dans le discours écologiste.
Il pourra utilement éclairer les décideurs, la communauté écologiste, les professionnels, mais aussi le grand public sur les plans de protection à appliquer, à l’échelle locale, nationale et internationale.
« Nous devons penser au-delà de l’idée de conservation »
Ilya PRIGOGINE

La mise en place de quotas de pêche a permis une reprise vigoureuse des populations des Thons rouges, (photographiés, ici, au large de la Sicile), en Atlantique et Méditerranée, de sorte que cette espèce n’est plus menacée, même si les efforts doivent être poursuivis pour que ces poissons retrouvent des populations optimales.
À propos de l’auteur
Passionné d’ornithologie et de la protection de la faune sauvage, Alexis nous emmène au travers de newsletters mensuelles “Objectif REFAUNATION” sur le chemin de l’actualité positive des actions menées pour la nature.